Le chromosome de la lose identifié dans un groupe de pongistes !

- A chaque set, arrivé à 9/9 : perte régulière des deux derniers points. Et tu retournes dans ton coin, avec un 11/9 dans la face.

- La belle : 10/10.... Et tu t’inclines systématiquement 12/10...

« Punaise, c’est pas possib !!! »

Tu as pourtant tout évoqué :

- pas de cul (alors qu’il est énorme : tu fais du 58) ;

-  la chatte gigantesquede ton adversaire (mais tu n’es pas observateur (en plus d’être vulgaire), car il est de sexe masculin) ;

-le mauvais alignement des planètes (mais tu es aussi bon en astronomie qu’au ping-pong) ;

- le destin/ la malédiction, due au fait de jouer dans un gymnase construit sur un ancien cimetière indien ;

-  les conditions de jeu déplorables : le sol qui glisse + l’humidité + l’éclairage catastrophique + les balles plastiques pas rondes + la clim qui dévie systématiquement la trajectoire de tes balles, et pas de celles de l’adversaire…

Mais rassure-toi.

Enfin rassure-toi, façon de parler…  

Car l’explication est peut être tout simplement génétique…

C’est en tout cas ce que vient de démontrer l’équipe du professeur VAQUIER.

Qui, à partir des dernières techniques de Biologie Moléculaire, vient de mettre en évidence le chromosome «  L ».  Oui, le chromosome de la Lose.

Il est là le chromosome du Loser !

Une découverte stupéfiante. Et énorme. Résultat de l’abnégation et de l’acharnement du professeur et de son équipe, déjà auteurs de multiples publications scientifiques, de niveau mondial, dans le domaine médico-pongiste.

Pourtant, le travail en laboratoire devenait super compliqué. Les souris, trop connes, et pas assez physiques, étaient en effet incapables de lancer verticalement la balle à 16.25 cm au service. Et les chimpanzés, ces abrutis, refusaient obstinément de jouer en 11 points. Et préféraient toujours délibérément jouer des sets de 21 points, avec 5 services chacun.

Bref, le moment était venu de passer à l’échelon supérieur : l’expérimentation humaine...

Mais difficile de pratiquer des prises de sang, coloscopie, biopsies, de brancher des électrodes sur les testicules, ou de réaliser des prélèvements cellulaires à visée génétique chez l’Homme. Sans avoir au préalable discuté un minimum avec lui. Et obtenu à minima son consentement. Les nouvelles lois de Bioéthiques sont vraiment super chiantes !!!

Donc l’idée de génie du professeur VAQUIER : direction le premier tournoi de ping-pong dans les Hauts-de-France.

8h45: briefing de l'équipe de spécialistes du professeur, sur le parking du Cora, à côté de la salle

Début des séries à 8h30. A 9h02 les premiers gros losers étaient déjà accrochés à la buvette.

A 9h17 quatre-vingt-douze canettes vides étaient collectées dans les poubelles du bar.

A l’aide de combinaisons high-tech et de buvards, récupération sur le goulot des bouteilles de la salive résiduelle, mêlées à des cellules buccales desquamées, à de la bière, et parfois à des liquides séminaux de nature indéterminée.

Puis de retour au labo, l’étape super délicate : l’extraction de la bière, par aspiration, buccale, à la pipette, pour chaque échantillon. A 2 grammes d’alcoolémie, et à la limite de la cirrhose, les scientifiques ont encore eu la capacité, et l’énergie, de mettre en culture les cellules récupérées.

On peut toujours critiquer le professeur, mais au moins, il sait choisir ses collaborateurs

Après avoir décuvé le lendemain, rajout de produits bleus, verts, jaunes, parfois fluorescents. C’était coloré, c’était magnifique, comme au Club Paradise quand le DJ passe en lumière noire…

Puis grosse baston : éclatage des cellules et de leurs noyaux! Puis regardage et analysage des chromosomes au microscope!

Et là, découverte incroyable du professeur VAQUIER : dans tous les échantillons de ces perdants du premier tour, la présence, dans le caryotype, d’un chromosome surnuméraire en forme de « L ».  Oui, le chromosome du vaincu : le chromosome de la défaite. Et comme il avait une forme de « L », le professeur l’a dénommé « chromosome de la Lose ». On préfère expliquer, car on le sait, tout ce jargon scientifique, ça n'est pas toujours évident.

Il existait également dans leur patrimoine génétique quelques translocations et trisomies, inhérentes à la consanguinité locale. Mais passons outre : il s’agit d’épiphénomènes quasiment physiologiques, et toujours observés, dans les populations autochtones du Nord de la Seine.

La découverte de ce « chromosome L », encore jamais identifié, est  majeure !

Elle fera l’objet cette semaine d’une publication express dans le New Hérain Journal of Molecular Biology. Pour bien couper l’herbe, et l’ADN, sous le pied (et accessoirement pour surtout bien niquer leur mère) des autres scientifiques Chinois, Russes et Américains, qui travaillent d’arrache-pied sur le même sujet.

On n'y comprend rien non plus, mais c'est magnifique !

La trouvaille, extraordinaire, est toutefois à confirmer sur une série prospective. L’absence du chromosome L reste à prouver sur une population témoin de vainqueurs (mais qui sera forcément très difficile à trouver et à sélectionner sur le territoire Français ; des collaborations internationales devront probablement être envisagées).

Et la spécificité de ce chromosome des losers est à valider sur d’autres populations de spécialistes de la défaite, dans d’autres disciplines sportives.

De multiples questions émergent pourtant déjà :

- Ce chromosome L est-il spécifique au tennis de table ?

- Uniquement réservé aux joueurs Français ? Ou limité aux pratiquants Picards et du Nord-Pas-De-Calais ?

- Est-il réservé au milieu sportif ? Ou peut-on également le retrouver dans les sphères politiques ?

- Sa recherche doit elle se faire sur le foetus, in utero ?

- Que faire des enfants atteints ? Les noyer dans des mares à la naissance ? Les orienter vers des carrières artistiques ? ou vers le Mikado ? Leur coller d’emblée un picot long dans le revers ?...

Sa fé peur

Beaucoup de sujets de réflexions, et de recherches, auxquels devront s’atteler le professeur VAQUIER et son équipe.

Mais pas tout de suite.

Car cette semaine c’est le tournoi de fin d’année au labo, organisé avec les chimpanzés.

Le gros relou qui veut toujours jouer en 21, avec 5 services chacun